Saint-Malo : escale du Patrouilleur de Service Public Pluvier
Mis sur cale en 1995, aux chantiers des Construction Mécanique de Normandie à Cherbourg, le patrouilleur de service public PSP Pluvier est le troisième d’une série de 3 patrouilleurs type OPV54. Commandés par la Marine nationale en août 1993, ces patrouilleurs ont pour mission principale la surveillance des pêches et de la zone économique des 200 nautiques.
Le Pluvier a été lancé en 1996 et est entré en service le 18 décembre 1997.
Il est rattaché organiquement, depuis le 1er juin 2000, à la Force d’Action Navale. Dans une premier temps basé à Brest, il est désormais basé à Cherbourg (permutation avec l’Audacieuse) depuis le 4 septembre 2001.
Le Lieutenant de Vaisseau Alain Gaborit, commandant le Pluvier
est interviewé par Lise Verbeke , journaliste à Radio France Armorique
Un bâtiment qui ne dispose que de très peu de hublots
Caractéristiques :
Longueur : 54 mètres , largeur : 10 mètres , tirant d’eau : 2,60 mètres, tirant d’air : 20 mètres
déplacement : 315 tonnes et 390 tonnes à pleine charge, vitesse : 22 nœuds
distance franchissable : 4 500 nautiques à 12 nœuds, autonomie : 21 jours
La cuisine très « importante » sur un navire … et le matériel incendie, omniprésent sur le Pluvier, chaque membre d’équipage est formé pour faire face à toute situation
Le Pluvier est propulsé par deux lignes d’arbres, équipées d’hélices à pales orientables qui lui confèrent une grande souplesse dans les variations d’allure.
La propulsion est de type CODAD (combined diesel and diesel). La puissance totale des quatre moteurs est de 7.230 cv (5.310 kW).
Deux moteurs diesels Deutz-MWM TBD 620 V 16 de 2765 cv + 2 diesels Deutz-MWM TBD 234 V 12 de 850 cv entraînent chaque ligne d’arbre. Ils peuvent fonctionner indépendamment ou être couplés, suivant les circonstances.
L’appareil propulsif est géré et surveillé par un automate situé en passerelle. Cette architecture de la propulsion permet de longues patrouilles à faible vitesse sur un ou deux moteurs et des vitesses élevées sur quatre moteurs pour rallier un éventuel contrevenant.
Puissance électrique : 370 kW
Deux embarcations pneumatiques à fond rigide. L’une d’elles atteint la vitesse de trente noeuds et peut être promptement mise à l’eau grâce à un radier couvert situé à l’arrière du bâtiment; la mise à l’eau s’effectue en ouvrant la porte du tableau arrière. Ces embarcations permettent la mise en oeuvre d’une équipe de visite capable de contrôler les navires rencontrés.
Visites ouvertes au Grand Public, toujours très fortement appréciées
Le Lieutenant de Vaisseau Alain Gaborit, à son poste de commandement
La coque en V optimisée autostabilise le navire sur toute la plage de vitesse jusqu’à mer force 4.
Le compartiment arrière (radier) permet la mise en oeuvre du canot d’inspection pendant que le bâtiment fait route à faible vitesse.
Équipements de navigation :
Pilote automatique , un système de navigation par satellite type GPS , deux radars de navigation
Une station Inmarsat (communication par satellite) et des émetteurs HF, VHF, UHF permettant d’établir des liaisons avec les organismes à terre et les bâtiments à la mer
Des intercepteurs radiogoniomètres couvrant l’ensemble des gammes de fréquences des liaisons radio . Un récepteur SMDSM (norme internationale pour le sauvetage en mer, en vigueur depuis le 1er février 1999)
Ces équipements, associés à une propulsion automatisée, permettent la conduite du navire par une équipe de quart réduite à 3 personnes.
Deux mitrailleuses de calibre 12,7 mm. Un canon à eau de 10 bars, portant à 100 mètres, qui est à la fois un moyen d’assistance contre l’incendie et un moyen d’intervention anti-navires particulièrement efficace.
Dans le cadre de la lutte contre les pollutions marines, le Pluvier dispose de l’infrastructure lui permettant de recevoir rapidement un système d’épandage de produit dispersant et de récupération d’hydrocarbures.
Le Lieutenant de Vaisseau Alain Gaborit est commandant du Pluvier depuis le 2 août 2011
La mission principale du Pluvier est de patrouiller dans la zone économique exclusive (ZEE) française, qui s’étend jusqu’à 200 nautiques des côtes de France. Cette mission consiste essentiellement en la police des pêches.
Tous les pays membres de l’Union européenne peuvent pêcher dans la ZEE française ; néanmoins, les bâtiments doivent respecter une réglementation touffue, à la fois européenne et nationale. Ces règlements définissent les espèces autorisées et la taille minimale des prises. Ils recouvrent aussi les types de matériels de pêche autorisés, les licences et les quotas auxquels les bâtiments sont soumis. Cette réglementation très complexe est destinée avant tout à assurer une gestion convenable de la ressource halieutique afin de la préserver pour l’avenir.
L’équipage est composé de 4 officiers, 14 officiers mariniers, 3 quartiers-maîtres et matelots.
Pour les pêcheurs qui seraient tentés de s’écarter de la loi, la présence des patrouilleurs est un élément dissuasif important. Lorsque des conduites illégales sont suspectées ou avérées, il est rendu compte aux autorités à terre (Affaires Maritimes) qui décident de la suite à donner. Celle-ci peut, selon la gravité de l’infraction, aller d’un simple avertissement à un déroutement vers un port français, afin d’y conduire des investigations plus poussées avec des éventuelles poursuites judiciaires.
Les pêcheurs sont assez respectueux de la loi les infractions sont souvent relatives à de l’ignorance
Si la « Mission » du Pluvier est surtout d’effectuer de la Prévention, il leur arrive, parfois, d’être contraint à sanctionner.En plus des patrouilles de surveillance des pêches ou des approches maritimes, le Pluvier peut accomplir des missions de lutte anti-pollution et des opérations d’assistance et de sauvetage en mer.
Sous le Fanion du Pluvier, la « Médaille du Tonkin »
La Médaille du Tonkin est destinée à récompenser les marins et militaires qui ont pris part aux opérations du Tonkin de Chine, de l’Annam de 1883 à 1885.
Elle se caractérise par un ruban jaune, 4 raies verticales vertes, l’insigne est en argent, rond de 30 mm, sur l’Avers, l’éffigie casquée de la République, sur le revers 6 noms de batailles pour l’Armée de Terre, : Son Tay, Bac-Ninh, Fou-Tcheou, Formose, Tuyen-Quan, Pescadores, 7 pour la Marine avec Cau-Giai placé en tête.
Cette décoration fut attribuée notamment aux marins de l’escadre commandée par le contre-amiral Courbet. L’aviso à roues PLUVIER a notamment participé en 1883 à la bataille de Son Tay sur le Fleuve Rouge au Tonkin ( 15-16 décembre ).
L’Amiral Courbet arborait sa marque à bord en début de campagne ( 11 décembre 1883 )
Sept bâtiments de la Marine ont porté le nom de Pluvier :
Une gabare (1776-1799) construite à Rochefort par l’ingénieur constructeur Ginoux.(Caractéristiques : Deplacement 450 tx, Dim36.77 x 8.12 x 4.55 m, armement 8 canons de 8)
Un aviso (1798-1801) construit à Toulon.
(Caractéristiques : 4 canons de 12)
Un brick (1806/08-1811) Construit à Rochefort sur plans de Sané.
(Caractéristiques : 14 caronades de 24 et 2 canons de 8)
Un cutter (1837/38-1869) construit à Cherbourg « pour le service de la sécurité et de la surveillance des pêches dans les mers d’Islande ».
(Caractéristiques : 4 canons)
Un aviso à roues (1880/81-1898)…
(Caractéristiques : 500 tx et une longueur de 50 m, porteur de 2 bouches à feu et de 2 canons revolver dans sa hune de misaine)
Un remorqueur (1917/1919) construit à Nantes en 1917 est perdu entre Toulon et Cattaro le lundi 22 décembre 1919.
(Caractéristiques : …)
Un remorqueur de rade (1945/52-1967) de rade ex YTL-160, construit aux Etats Unis. Carrière en Méditerranée jusqu’en 1967 ou il prend après le numéro de coque Q424.
Le PSP Pluvier participera au dispositif maritime lors des prochains Jeux Olympiques de Londres fin juillet 2012.
Emeraude Journal Infos – Photos Patrick Desjardins © – Tous droits réservés
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