Saint-Malo : Etonnants Voyageurs


Saint-Malo : Etonnants Voyageurs

 Saint-Malo : Etonnants Voyageurs 

Festival International du Livre et du Film


Inauguration de la 23 ème édition du Festival, par René Couanau, Député maire de Saint-Malo, en présence de Déwé Gorodé, ministre de la Culture de Nouvelle Calédonie.





Déwé Gorodé


Déwé Gorodé est née dans la tribu de l’Embouchure, en Nouvelle-Calédonie. Après des études secondaires à Nouméa, elle part en Métropole où elle obtient une licence de lettres modernes à Montpellier (1969-1973). La découverte des écrivains de la négritude sera un des éléments déclencheurs tant de son travail d’écrivain que dans sa prise de conscience politique. Son engagement dans les mouvements indépendantistes kanak (Foulards rouges, Groupe 1878) lui vaudra d’être incarcérée à la prison de Nouméa, en 1974 et 1977. Dans son premier recueil Sous les cendres des conques, qu’elle commence en prison, elle dit tout son attachement à ses racines à et à culture. Elle poursuit son travail d’écriture à quatre main avec Nicolas Kurtovitch (Dire le vrai), puis avec Weniko Ihage (Le Vol de la parole), puis se lance dans le théâtre avec Kënâké 2000, mis en scène par Pierre Gope, au théâtre de Poche. Après L’épave (Prix Popaï 2007 du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie), Déwé Gorodé signe avec Graine de pin colonnaire (2009) un deuxième roman composite et poignant où elle mêle poèmes, notes de journal, nouvelles et confidences. Elle publie cette année une vaste fresque sur l’histoire de la Nouvelle Calédonie où elle convoque tout l’univers du conte kanak, avec sa morale, ses côtés magiques et sa poésie. Elle est actuellement ministre de la culture.

Michel Le Bris Président du festival Etonnants Voyageurs, Déwé Gorodé, René Couanau.

une halte sur le stand consacré à l’Océanie

petit cadeau souvenir


stand de la Maison Internationale des Poètes et des Ecrivains

               Marc de Gouvenain                                             François Bée, Directeur des Services


  Témoin des Salomon, publié au Vent des iles                                  de la Mairie de Saint-Malo

                           Chantal T. Spitz                                                direction le Palais du Grand Large

Déwé Gorodé, René Couanau, Mélani Le Bris, directrice adjointe du festival

Génération Star Wars – Les planches originales de Jean-Claude Mézières sont exposées

La série Dark Lens est née du désir du photographe Cédric Delsaux de sublimer les zones de “non-lieu”, chantiers, parkings, friches industrielles, qui prolifèrent en périphérie de nos villes…

Salle Charcot, Monika Bulaj, photographe polonaise de réputation internationale, a fait des frontières, des bordures, des marges son espace propre, dont elle rapporte des images saisissantes, d’une grande humanité.

Carrefour aussi des littératures francophones, mais avec le souci de les mettre en dialogue avec les littératures du monde, Etonnants Voyageurs souhaite mettre à l’honneur chaque année un pays francophone. Avec le concours de Wallonie Bruxelles International, les auteurs belges ont débarqué en force cette année.

Dans deux ans, Saint-Malo va inaugurer le Pôle culturel Etonnants Voyageurs; Il se situera sur l’esplanade de l’ancienne gare et comprendra, entre autres, une médiathèque, trois salles de cinéma

traditionnelle réception à l’issue de l’inauguration

déjà la foule, une demi-heure avant l’ouverture …


Une frégate Corsaire à Saint-Malo : Etoile du Roy est la réplique d’une frégate corsaire Malouine de 1745. Deuxième plus grand voilier traditionnel Français avec ses 47 mètres, ce navire 3 mâts de 310 tonneaux, armé de 20 canons, embarquait à son bord 236 hommes d’équipage.

Véritable musée flottant, le spectacle est partout !

billetterie et accès au Palais du Grand Large

Ouverture du Café Littéraire, animé par Maëtte Chantrel, Pascal Jourdana

et Michel Abescat, en présence de René Couanau, Michel Le Bris et Melani Le Bris

                           Maëtte Chantrel                                                                 Michel Le Bris







A Saint-Malo, la Word Alliance rassemble les plus importants

festivals de littérature dans le monde


La Word Alliance a tenu à Saint Malo sa troisième réunion annuelle à l’occasion de la 23ème édition du Festival Saint-Malo Etonnants Voyageurs à laquelle les directeurs de chaque festival membre ont été invités.

Etaient ainsi présents Nick Barley, directeur du Festival d’Edimbourg et président de la Word Alliance, Alexandra Pearson, directrice du Bookworm Festival de Pékin, Jakab Orsos, directeur du Pen Festival de New York, Geoffrey Taylor, directeur du Festival de Toronto, Mike Shuttleworth, directeur adjoint du Festival de Melbourne et Thomas Boehm, directeur adjoint du Festival de Berlin.

Les représentants des festivals membres ont échangé des informations sur les festivals déjà réalisés en 2012 (Pékin, New York) ou à venir (Edimbourg, Melbourne, Berlin, Toronto).

Ils ont pris l’engagement de faire circuler le plus possible et dans les meilleures conditions les auteurs dans les festivals membres de la Word Alliance, de s’informer régulièrement sur les jeunes écrivains prometteurs susceptibles d’être invités quelle que soit la langue pratiquée, ainsi que sur les œuvres traduites des langues nationales ou de langues étrangères. Ils solliciteront à ce titre le soutien des autorités nationales et internationales compétentes. L’Institut français apporte son soutien à cette initiative et encourage pleinement la circulation des auteurs français et francophones.


Réception dans la Cour du Château de l’Hôtel de Ville

Déwé Gorode, ministre de la Culture de Nouvelle-Calédonie

Michel le Bris Président du Festival Etonnants Voyageurs :

« Si nous invitons, cette année encore, le Monde entier à Saint-Malo,c’est bien pour en écouter les mille paroles vives, à travers ses artistes.Pour qu’ils nous disent du monde qui vient et de nous-mêmes. »

photo de Famille quelque peu indisciplinée …

cocktail déjeunatoire, où les huitres sont, bien entendu, à l’honneur

des tentes avaient été prévues, au cas ou ! mais la météo fut clémente


Mélani Le Bris, directrice adjointe du festival : « A la Santé du Festival ! »


Mélani Le Bris « auteur » : Après des études de Sciences Politiques, de 1997 à 2003, Mélani Le Bris a travaillé comme éditrice et auteur de guides de voyages chez Gallimard, dont elle a dirigé la collection Cartoville. Sa passion des voyages et de la cuisine l’amène en 2002 à publier un premier livre, La Cuisine des Flibustiers(Phébus, 2002).
L’année suivante elle rejoint l’équipe du festival Etonnants Voyageurs dont elle est aujourd’hui directrice adjointe. Phébus réédite en 2011 son livre consacré de la cuisine des pirates en version poche ainsi qu’une version en beau livre, illustrée par les aquarelles d’Hippolythe.

                                 Laurent Merer                                                            Patrick Rambaud

                           Maram Al Masri                                               Robert Lalonde    Dany Laferriere

       Pierre Dubois           Patrick Rambaud

          Alain Borer           Patrick Rambaud                        Julos Beaucarne,chanteur,  poète


                                                                                                            sculpteur, comédien et écrivain belge

le Festival permet, également, aux auteurs de se retrouver de façon conviviale

                                                                                                           Le contre-amiral François Bellec,  


                                                                                                       le vice-amiral d’escadre Laurent Mérer

Jacques Rocher initie la Création du festival de photos Peuples & Nature, en plein air à

La Gacilly, village natal de la famille Rocher. En 2008, il est élu maire de La Gacilly, succédant à

son père Yves Rocher. La même année, il publie un livre Ma Terre est une femme.
Jacques Terriere, Directeur Adjoint de la Culture et des Relations Internationales de la Mairie.

Le programme du Festival est détaillé avec minutie

            Michel Vezin   –  Yann Vu-Dink                        Yann Vu-Dink   Linda Lamour, cinéaste

Café Littéraire : Jacques Darras, Maëtte Chantrel, Yvon Le Men « le Coeur des Poètes »


Panneaux implantés dans tout l’intra-Muros, indiquant les différents lieux des expositions, salles de projection, débats, lectures …

Ecole Nationale Supérieure Maritime, beaucoup de monde pour rencontrer Antoine de Maximy et assister à la projection de son dernier film J’irai dormir chez vous : Bollywood à la « Chapelle« ,

puis Salle 1 de l’Ecole, « Ecrivains des mers du sud » , Michel le Bris, Olivier Rey et Jean-Luc Coatalem, animé par Josiane Guéguen.

Antoine de Maximy


Réalisateur, présentateur et cameraman, il s’est rendu dans 65 pays en vingt ans de carrière. Spécialiste des voyages à l’étranger – actualités internationale, films animaliers et expéditions scientifiques – il a réalisé ou présenté une trentaine de documentaires, dont Animal Zone, Zone sauvage, Les nouveaux mondes, Emmenez-moi (coproduite avec le Routard) et Au-delà des dunes sur France 2, ainsi que J’irai dormir chez vous… sur France 5, une série qui est sur a fait ses premiers pas au cinéma avec J’irai dormir à Hollywood en 2008, l’année même où est parue son autobiographie, Avant d’aller dormir chez vous. Et, sans jamais déposer les caméras, toujours plus fort et plus loin, le globe trotter s’envole en 2011 pour Bollywood, où il tourne son dernier long métrage, J’irai dormir à Bollywood, et prouve une fois de plus qu’il reste l’un des plus grands as de la débrouille.

photo souvenir face au Fort National pour Sally Cisse de France Télévision

et deux « bénévoles » du Festival, Marie-Annick Montier et Alain Renou.

Une question demeura sans réponse  » Où allez vous dormir, ce soir, à Saint-Malo ? »

Sophie Jovillard, née à Lyon, journaliste et animatrice de télévision française, Sophie débute en 1995 sur Télé Lyon Métropole pour l’émission CQFD. Elle rejoint France 3 en 1998 en tant que chroniqueuse pour C’est l’été.

Trois ans plus tard, elle anime l’émission Détour du monde puis Hub by sur la chaîne Voyage. Depuis 2006, elle présente Echappées belles sur France 5.






L’île aux trésors


L’île aux trésors : un nom évocateur pour un lieu enchanteur. À l’abri de la foule, sous un chapiteau multicolore, c’est un endroit de rêves où les enfants pourront exprimer toute leur créativité grâce aux ateliers menés par des auteurs invités au festival, jouer et lire, confortablement installés dans ce cocon garni de coussins douillets et sous le regard bienveillant des Mange-Livres, les supers animateurs ! Les parents pourront également profiter de cet endroit magique pour prendre soin de leurs tout-petits, grâce à la nurserie. Bref, un endroit entièrement dédié aux enfants.






M’enfin, Franquin !?
Chapelle Saint-Sauveur de Saint-Malo


Une exposition événement, à la chapelle Saint Sauveur : tous les univers de Franquin, le génial créateur de Spirou et Fantasio, du Marsupilami, de Gaston Lagaffe, de Modeste et Pompon, entre autres, dans une scénographie imaginée par son ami et collaborateurFrédéric Jannin : dessins originaux, dessins inédits, textes rares, photos et films !
Proposée par le Centre Wallonie-Bruxelles en avant-première, et en partenariat avec la ville de Saint-Malo ainsi qu’avec le festival, elle restera à Saint-Malo tout le mois de juin avant d’être présentée à Paris dans l’automne.

Commissaire de l’exposition : Frédéric Jannin

Scénographie : Bleu Lumière, Yves Maréchal et Dominique Briand

Intro par Fred Jannin

Bruxelles , en plein milieu de l’année 1978. Je ne sais plus si on déguste un plat chinois ou une fraise melba, mais je me trouve en compagnie d’André Franquin et Yvan Delporte ( ex- rédacteur en chef de Spirou et complice d’André Franquin dans de multiples occasions ).

Ceux-ci s’amusent à concoter un supplément pour le mensuel « A SUIVRE » appelé « PENDANT CE TEMPS A LANDERNEAU »

Comme d’hab’, Delporte a demandé un petit dessin à Franquin pour le titre. Comme d’hab’, André a sué et déployé toute son énergie à risquer de faire le plus beau dessin de sa vie, cette fois avec un Rotring ultra fin. Comme d’hab’, ce dessin sera assez mal reproduit, les traits tout écrabouillés.

Et ce jour là, Yvan s’apprête à rendre l’original à son auteur. Une fois de plus la réaction de Franquin envers son propre travail est violente : Bueeeeerk ! Quelle horreur ! Tiens Jannin, prends le ou je le fous à la poubelle !

Je rentre chez moi avec le dessin de Landerneau sous le bras, me demandant si Franquin se rend bien compte à quel point il m’a fait plaisir.

Trente-cinq ans plus tard, avec Isabelle Franquin, nous sommes partis de cet immense petit dessin pour explorer certains thèmes récurrents de l’oeuvre de son père.

Une oeuvre si généreuse et si complexe qu’on a dû en laisser de côté ( il y aura d’autres occasions … )

M’ENFIN FRANQUIN ! vous montre des merveilles connues et moins connues d’un génie du dessin, en perpétuel renouvellement et en incessantes recherches de nouveaux univers graphiques …

annotations extrêmement précises de Franquin, sur chacun de ses dessins

Dans le coin inférieur gauche, blotti dans sa mansarde, on peut voir Franquin en train de dessiner.

Même s’il était tout sauf narcissique, tout au long de son oeuvre, on peut glaner ça et là quelques autoportraits avec comme point culminant la sublime couverture des IDEES NOIRES.

Ce qui nous mène naturellement à explorer des pistes graphiques moins connues.

Si M’oiselle Jeanne est plutôt Oldfashion car elle vit encore chez sa maman , Seccotine, elle, est plutôt débrouillarde, astucieuse, dynamique, talentueuse, fonçeuse. Elle représente l’extrême opposé des stéréotypes féminins de cette époque où il n’y avait pratiquement pas d’héroine de bande dessinée.

Illustration pour du papier à lettres de l’Amicale cycliste d’Uccle

« La corne du rhinocéros » avec Seccotine 1953 – Plume et encre de Chine

Dans les années soixante, on s’adressait aux « petits lecteurs »,

Franquin disait qu’il dessinait avant tout pour l’enfant qu’il était.

« Mon père avait une véritable sympathie et empathie pour les enfants », se souvient Isabelle.

Il les observait, leur racontait des histoires qu’il inventait ou ou qu’il lisait,

en prenant des voix et des accents différents pour chaque personnage

Il pouvait participer à leurs jeux, sans pour autant être intrusif.

Cela se reflète dans ses bandes dessinées et a sûrement contribué à leur succès.


La Musique

Les dessinateurs ont la chance de pouvoir travailler en musique. Franquin écoutait du baroque, du jazz, de la pop, de la guitare classique, France Inter et Radio Caroline,la « radio pirate des sixties » ,et les vyniles offerts par sa file.

La musique a eu une place importante dans l’univers de Gaston Lagaffe,

et pas seulement avec le gramophone.

Idées Noires

Franquin prétendait être entré dans le monde de la bande dessinée un peu par hasard.

Après s’être cantonné pendant des années à la littérature pour la jeunesse bien-pensante, il a voulu explorer des terrains nouveaux et faire des dessins rigolos sur des thèmes beaucoup plus graves.

Nature Contre-Nature – Ce n’est pas un scoop, Franquin était amoureux de la nature.


Quelques preuves sur papier, et un paradoxe : on retrouve souvent dans son oeuvre une fascination pour les nouvelles technologies, immédiatement contrariée par la peur de saccager et de démolir notre planète.

Chapelle Saint-Sauveur : Inauguration de l’ exposition à l’invitation de Philippe Suinen, Administrateur général de Wallonie-Bruxelles International, Christian Bourgoignie, Conseiller culturel Wallonie-Bruxelles en France et Michel Le Bris Président du festival.


« Saveurs et Gourmandises » un Traiteur d’Exception à la Gouesnière .

Madame Benaissa entourée par une partie de son équipe – contact : 02 99 58 22 35

Exposition à la Chapelle Saint-Sauveur jusqu’au 18 juin 2012

M’ENFIN ?!









Loïc Josse – La Droguerie de Marine


Né au bord de l’eau, Loïc Josse écoutait les histoires qu’inventait pour lui son grand-père, et les « Enfants du Capitaine Grant » que lui lisait sa grand-mère. Fasciné par les destins croisés de la voisine africaine Fatimata, et du navigateur Charcot, il s’était découvert Indien sur la grève de Saint-Servan.

Il partit bourlinguer outre-Atlantique, ce qui lui valut de rater mai 68, puis à Paris faire des études (Sciences-Po, Ethnologie avec Robert Jaulin qui avait squatté Jussieu, et Histoire à la Sorbonne). Mais les couleurs de la Bretagne et le bruit de la marée lui manquant, il revint très vite au pays, à Portsall, le temps d’y découvrir la langue bretonne, puis à Saint-Malo.

Après une parenthèse faite de vente d’articles divers et variés, meubles, puis outillage diamanté et enfin blocs de granit, ce qui lui permet de voyager à-travers l’Europe, il ouvre à Saint-Servan, entre les trois ports de pêche, de commerce, et de plaisance, une droguerie de marine. Entre balais-brosses et eau de javel, vernis marins et goudron de Norvège, il réussit à intercaler quelques livres de marine, pour le plaisir de les lire et de les faire lire, et pour pouvoir rencontrer les auteurs qu’il invite. Il y organise aussi des expositions.

Présent en tant que libraire à Etonnants Voyageurs depuis quinze ans, il a aussi participé dans le passé au Salon du Livre Maritime de Concarneau et au Salon du livre du Festival Interceltique de Lorient. Accessoirement, il a donné des cours rébarbatifs mais utilitaires à l’IUT de Saint-Malo.

Ambiance authentique et histoire de complicité, la Droguerie de Marine, librairie générale indépendante, propose tout un univers à découvrir.Située à Saint-Servan-sur-mer, au cœur du triangle magique, port de pêche, port de commerce, port de plaisance, elle dispose de 200 m² dans une rue commerçante qui vit toute l’année.

Cet entrepôt portuaire, lieu d’histoire et de culture, a su garder tout le charme des maisons d’avitailleurs d’autrefois. Entre poutres de chêne et piliers de granit, odeurs subtiles et matériaux naturels, Loïc Josse et son équipage proposent dans leur vaisseau à deux ponts un choix exceptionnel d’ouvrages et d’objets originaux pour toutes les bourses.

La Droguerie de Marine est aussi un lieu d’échanges où écrivains et visiteurs aiment à se retrouver.


Les 22 et 23 juin 2012, La Droguerie de Marine fêtera ses 20 ans !







Maram Al Masri


À l’heure où les bombes pleuvent sur Homs et que la Syrie s’enfonce peu à peu dans le chaos, une voix s’élève : celle de Maram Al-Masri, dont le chant triste berce les langues arabe et française. Portant un regard tendre et douloureux par delà la Méditerranée, la poétesse installée en France s’élève comme l’une des grandes plumes féminines du Moyen-Orient.

Poétesse de l’exil, elle fuit vers la France en 1982, où elle connait une vie difficile jusqu’à la publication de son premier recueil, Cerise Rouge sur un Carrelage Blanc (2003), qui connait rapidement un grand succès.

Lauréate du prix SGDL en 2007 pour Je te Regarde, Maram Al-Masri est aujourd’hui saluée à chacun de ses recueils par la critique française comme par le monde littéraire arabe. Avec beaucoup d’adresse, elle revitalise la beauté et la grâce des cultures arabes en transportant les lecteurs au milieu des jardins verts de Damas, tout en ne cédant jamais aux pièges d’un orientalisme fantasmatique.

Maram Al-Masri milite aussi pour la liberté de la femme, bafouée au quotidien dans les pays arabes par des bourreaux domestiques et des lois inégalitaires et misogynes. Plutôt que celle d’un peuple, c’est d’abord la voix de la colère et des souffrances des femmes que portent ses textes.

Au travers de la poésie, elle milite pour le droit inaliénable à la tendresse, à l’amour et l’érotisme, sujets trop souvent tabous, à l’origine de frustrations. Cependant, au delà d’une poésie libératrice, Maram Al-Masri écrit par amour de la langue : elle livre avec La Robe Froissée, son dernier recueil, une ode à la beauté des mots. Pour son éditeur Bruno Doucey, sa sensualité n’a rien d’une transgression : « avec des mots simples, dans les deux langues qu’elle affectionne, l’arabe et le français, une femme libre fait l’amour aux mots. Pour elle, l’écriture est une eau qui coule de la fontaine à la bouche. »






Maarten Troost


Maarten Troost a écrit des essais pour l’Atlantic Monthly, le Washington Post et pour le Prague Post alors qu’il était étudiant. Après plusieurs petits boulots décevants, le voyage lui paraît la meilleure alternative à un travail qu’il considère comme ennuyeux et une vie un peu trop tranquille. C’est ainsi qu’à 26 ans, il prend la décision de suivre sa femme à Kiribati, une petite île du Pacifique Sud où il passera deux ans. De cette expérience, il tire un premier roman hilarant, Sex life of the Cannibals (La vie sexuelle des cannibales). Découvrant que Tarawa n’est pas l’île paradisiaque dont il rêvait mais un espace délaissé depuis le départ des colons Britanniques en 1979, il y côtoie la pollution, le manque de nourriture, et les problèmes sanitaires. En Robinson Crusoe des temps modernes, Maarten Troost dévoile avec férocité l’envers des clichés de carte postale.On s’amuse ferme en découvrant l’histoire vraie de ces deux années de séjour, aussi épouvantables qu’hilarantes, aux îles Kiribati, petite nation perdue au fin fond du Pacifique Sud – qui pourrait bien être le pire endroit du monde. A vingt-six ans, Maarten Troost – qui s’ingéniait à différer son entrée dans la vie active en accumulant les diplômes universitaires inutiles, avant d’enchaîner les boulots intérimaires – décide de partir pour Tarawa, un lointain atoll du Pacifique, capitale de la république des Kiribati. L’idée de tout laisser tomber et de s’en aller au bout du monde paraît d’un romantisme échevelé à ce jeune homme déboussolé, mais incapable de tenir en place. Comme quoi, tout le monde peut se tromper. La vie sexuelle des cannibales retrace l’épopée désopilante qui commence dès que Troost découvre que Tarawa n’est pas le paradis tropical dont il rêvait. Passant d’une mésaventure cocasse à la suivante, il doit faire face à une chaleur inexorable et étouffante, à tout un assortiment de bactéries meurtrières, à une mer polluée, à des poissons toxiques – le tout dans un pays où la seule musique que l’on peut entendre, à des kilomètres à la ronde, n’est autre que ‘La Macarena ‘. Avec son amie, la vaillante Sylvia,ils vont passer leurs deux années à se battre contre des fonctionnaires gouvernementaux incompétents, contre toutes sortes de créatures d’une taille inquiétante, contre les caprices de l’électricité locale et contre des choix alimentaires plus que limités (sans parler de la consternante ‘crise de la bière ‘) ; et à s’accommoder, aussi, d’un étrange assortiment de personnalités du cru, parmi lesquelles figurent ‘Semi-Fredo ‘, dont les facultés mentales ont été quelque peu diminués par les abus de substances variées, et le poète lauréat autoproclamé du pays (un Britannique plus porté sur les verres, petits et grands, que sur les vers )






Alain Borer


Pendant trente ans sur les traces d’Arthur Rimbaud, de la lecture de ses poèmes à la découverte de ses derniers instants de vie en Éthiopie, Alain Borer, grand ami d’Hugo Pratt et de Léo Ferré, est un romantique pour qui le voyage se conjugue toujours avec l’aventure. Écrivain aux multiples facettes : romancier, essayiste, dramaturge, mais aussi professeur de littérature à l’École des Beaux Arts de Tours, il décide à 37 ans de faire évoluer son oeuvre : après des ouvrages très remarqués comme Rimbaud en Abyssinie, il choisit de laisser son idole avec un dernier livre, Adieu à Rimbaud.

C’est ainsi au cours de sa seconde carrière d’écrivain qu’Alain Borer se révèle en tant que romancier de talent. Avec Koba, il signe un premier roman foisonnant, d’une splendeur d’écriture et d’une ambition rares, mettant en scène un bûcheron géorgien, Koba, chef des Abreks, parti à la recherche des dieux pour les exterminer. Koba a obtenu le Prix Joseph Kessel en 2003. Il s’essaie aussi avec succès au théâtre : sa pièce Icare & I don’t a été couronnée du 70e prix Apollinaire et il a reçu le prix Édouard Glissant décerné par l’Université Paris-VIII pour l’ensemble de son œuvre. Cependant, c’est Roland Barthes qui lui rend le plus bel bel hommage lorsqu’il déclare : « Chez vous l’art de vivre et l’art d’écrire se confondent ».

En 2010, il publie Le ciel & la carte (Seuil), une allégorie sur l’enfer et un poème approfondi sur le paradis, une farce hilaro-tragique à surprises multiples qui délivre, au passage, une analyse politique percutante sur les essais nucléaires, ou telle autre, lumineuse, sur l’invention par Bougainville du paradis moderne.

Très investi dans le festival Étonnants Voyageurs, Alain Borer est signataire du manifeste « Pour une littérature monde en français » et membre du jury du Prix Nicolas Bouvier.







Anouar Benmalek


Anouar Benmalek manie une plume vibrante d’humanité et écrit pour parler du réel, notamment de l’Algérie, passée et présente. Réalités quelquefois bien sombres mais où, toujours, percent l’amour et l’espoir.

Poète, nouvelliste, romancier et journaliste, il est né d’un mariage mixte (mère marocaine et père algérien) le 11 janvier 1956 à Casablanca. Il est l’auteur de plusieurs oeuvres littéraires, mais les événements d’octobre 1988 le contraignent à laisser momentanément en marge ses « activités littéraires », pour se mettre entièrement au service d’une autre cause. Il a été l’un des fondateurs, après les émeutes, du Comité algérien contre la torture. Ce n’est qu’en 1998 qu’il décide de reprendre l’écriture et publie de nombreux romans. Il obtient plusieurs prix, parmi lesquels on trouve la Médaille de la ville de Rennes pour son activité littéraire, le Prix Rachid Mimouni pour son roman Les Amants désunis, qui est aussi sélectionné pour les prix Fémina et Médicis, le prix Millepages, celui des auditeurs de la RTBF et le prix RFO pour son roman L’enfant du peuple ancien.

Tu ne mourras plus demain, qui n’est pas un roman autobiographique, s’inspire cependant d’un épisode de la vie de l’auteur, dont la mère est décédée récemment. Le récit d’un narrateur retraçant la vie de sa propre mère donne l’occasion à Anouar Benmalek de décrire une nouvelle fois, avec force, l’Algérie, de redire aussi l’importance du lien filial et des mots échangés, d’évoquer, parfois, la morsure des regrets et la douleur de l’absence.






Isabelle Autissier


Ses premiers contacts avec la navigation, Isabelle Autissier les fait à 6 ans sur les côtes bretonnes, en compagnie de ses parents. Plus tard, après un diplôme d’ingénieur agronome, elle rejoint le port de La Rochelle pour y enseigner à l’école Maritime et aquacole. C’est à ce moment que s’accentue son goût pour la navigation et qu’elle construit son premier bateau, « Paroles » pour une première traversée de l’Atlantique en solitaire en 1987.

Connue pour être la première femme à réaliser un tour du monde en course, elle participera à des expériences telles que le Vendée Globe en 1996, ainsi que Around Alone en 1999 mais les dangers qu’elle rencontra lors de cette dernière course en solitaire la firent abandonner la compétition.

Amoureuse de la mer, elle s’efforce depuis de nombreuses années de sensibiliser le grand public à la richesse de l’environnement marin, grâce à sa nouvelle activité d’écrivain, mais aussi à son investissement dans des expériences telles que l’association École de la mer.

Au long de sa carrière vont peu à peu s’entrecroiser cette passion pour la mer avec la découverte de l’écriture.

Aujourd’hui Isabelle Autissier vit à La Rochelle et anime également une chronique, le dimanche matin sur France inter, « Carnet de bord », occasion de récits, de portraits pour des passionnés de la mer. En 2008, aux éditions Grasset, elle publie un nouveau livre consacré à son aventure en Géorgie du Sud avec Lionel Daudet, Versant océan, l’île du bout du monde. Une fois encore, l’union de deux passions, l’alpinisme et la navigation donne naissance à une expérience hors du commun et à une réflexion sur le respect et la protection d’espaces encore vierges et isolés de l’influence humaine.

En 2009, elle a publié Seule la mer s’en souviendra, s’inspirant de son expérience de navigatrice en solitaire autant que d’un célèbre fait divers. Isabelle Autissier raconte avec fascination l’affrontement entre un homme et l’océan, entre la raison et la folie. Avec son dernier roman L’Amant de Patagonie, elle nous entraîne sur les traces d’une jeune écossaise envoyée en Patagonie à la découverte de la beauté sauvage du détroit du Beagle. Sa vie bascule à la rencontre d’un jeune autochtone… Une histoire passionnante sur fond d’anthropologie naissante, de colonisation des terres par les Blancs et d’affrontements entre tribus.






Sanjay Subrahmanyan


Écrivain polyglotte et professeur indien, il fait le choix pendant ses études de rester en Inde lorsque tous ses amis décident de s’expatrier. Il devient rapidement l’un des plus grands spécialistes de l’histoire de l’Inde du XVe siècle, et commence à s’intéresser aux voyages de Vasco de Gama. Il publie en 1997 une étude poussée sur le célèbre explorateur, qui le propulse aussitôt au devant de la scène universitaire. Invité dans toutes les grandes universités du monde, il s’est aujourd’hui installé à Los Angeles où il enseigne toujours.

Présentation de Vasco de Gama :

Vasco de Gama (vers 1469-1524) découvrit la route maritime des Indes, bouleversant les rapports entre l’Orient et l’Occident.

Une biographie novatrice traduite dans le monde entier. Le livre Comment s’est forgée la légende de Vasco de Gama, ce navigateur qui contrairement à Christophe Colomb ne tint pas de journal de bord ? Quelles furent exactement les tribulations de cet aventurier ? C’est à ces deux questions que l’historien répond. Concernant la légende, Sanjay Subrahmanyam analyse à parts égales les archives orientales et celles de l’Occident. Concernant l’expédition à Calicut qui jeta les bases de l’expansion commerciale des Portugais dans l’océan Indien, il décrit longuement les conditions concrètes de la traversée. Ce livre, plein de bruit et de fureur, satisfera donc non seulement les amateurs de biographies, de récits d’aventure et de voyage mais aussi tous ceux qu’intéresse la fin de l’ethnocentrisme occidental. Car le monde qui revit sous nos yeux n’est plus celui du face-à-face entre un Orient à prendre et un Occident curieux et conquérant. Il s’agit, tout au contraire, d’un monde tissé d’interconnaissances, où interviennent à la fois les marchands du Kerala ou du Gujarat, les sultans mamelouks d’Égypte et les souverains d’Afrique orientale, les brahmanes indiens et les chrétiens syriaques.






Nancy Huston


Romancière et essayiste, Nancy Huston est née à Calgary (Canada), mais vit à Paris depuis de nombreuses années.

En 1959, elle passe quatre mois en Allemagne. Elle commence ses études au Canada et les poursuit à New York (où elle vit pendant cinq ans) avant de s’installer définitivement en France en 1973. Sous la direction de Roland Barthes, elle obtient son diplôme de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales pour son travail sur le tabou linguistique. À cette époque, elle collabore à différents journaux et revues défendant la cause des femmes (Sorcières, Histoires d’elles, Les Cahiers du GRIF) puis enseigne à l’Institut des Etudes Féministes, Université de Columbia, à Paris. Elle publie en 1981 son premier roman, Les Variations Goldberg puis alterne romans, essais, livres pour enfants (avec sa fille Léa) et scenarii (avec Yves Angelo ou Léa Pool). En 2006, son roman Lignes de failles la projette sur le devant de la scène en remportant le prix Femina. Une récompense méritée pour un roman fort, qui exprime toute la violence du monde à travers le regard et le vécu de quatre enfants d’une même famille, remontant les générations, depuis l’Amérique contemporaine aux prises avec le terrorisme jusqu’à l’époque de l’Allemagne nazie.

Dans son dernier livre, Nancy Huston convoque sa propre expérience et celle des artistes qui l’entourent pour analyser avec beaucoup de finesse les influences qui façonnent la femme contemporaine. Portant un regard attentif sur les grandes figures féminines qui ont marqué le siècle, Reflet dans un œil d’homme propose une réflexion percutante à la lisière du politique et de l’art, et interroge avec talent les angles morts de la pensée féministe.






Yvon Le Men


« En Bretagne, la parole est forte : les conteurs, les chanteurs, il existait donc un certain terreau. L’écriture, c’est la solitude et l’absence. La scène, c’est la présence, le partage. J’ai besoin de ces deux chemins. »

Depuis son premier livre Vie (1974), écrire et dire sont les seuls métiers d’Yvon Le Men. Ce poète breton, né en 1953 à Tréguier, va à la rencontre des amoureux de la poésie pour partager avec le plus grand nombre sa passion des mots : dans les écoles, les salles de spectacles, et bien sûr au festival Étonnants Voyageurs, où il se fait le passeur des poètes et des écrivains du monde entier. Programmateur aux côtés de Michel Le Bris, il y instaure dès 1997 un espace dédié à la poésie. De sa chronique hebdomadaire publiée de 2006 à 2008 pour le journal Ouest France, il a tiré un livre, Le tour du monde en 80 poèmes : une anthologie de 80 poèmes qu’il commente, fort de plus de trente ans d’expérience et de rencontres poétiques. Yvon Le Men, avec son incroyable ouverture au monde, ne cesse de prouver que la poésie ne s’arrête pas aux frontières.

Le poète Yvon Le Men, compagnon de longue date d’Étonnants Voyageurs, était à Port-au-Prince en février dernier : il en est revenu chargé de poèmes accompagnés de photographies de Gaël Le Ny. (©Gaël Le Ny/Étonnants Voyageurs )


en voici un extrait :

Contre le bruit des voitures

qui ronge les crânes

sous la poussière

qui tombe depuis deux ans

face aux mensonges des phrases

qui rouillent sur les panneaux

trois petites filles

vêtues de bleu

traversent le ciel …

Yvon Le Men






Chantal T. Spitz


Avec un franc-parler tranquillement corrosif, la tahitienne Chantal Spitz s’emploie à démolir le mythe du bon sauvage, décliné depuis Bougainville par tant d’Européens, écrivains, peintres ou photographes, venus en Polynésie chargés de leur fantasmes et de leur rêveries édéniques. Ses bêtes noires ? Pierre Loti et son livre Le mariage de Loti, best-seller fondateur du mythe d’un peuple-enfant, innocent et immobile, dont les belles créatures languissent au bord des plages. Gauguin, dont les « sempiternelles mauvaises reproductions » s’étalent dans les échoppes pour touristes et dont le nom omniprésent « se confond avec les Marquises ». Enfin toute « la litanie colonialement correcte » de ceux qui se sont substitués aux noms de ses ancêtres.

« Je ne me sens pas liée aux pensants français sous prétexte de langue commune. Je me sens délibérément liée à tous les pensants colonisés à tous les sentants meurtris parce que leur histoire est la mienne leur déchirure est la mienne. »

En 2011, Chantal Spitz signe depuis Huahine, son « île sous le vent », Elles Terre d’enfance, un roman « à deux encres », largement autobiographique, qui fouille la mémoire d’un personnage double : Victoria, côté « papa’a » (européen), devient ‘Aiu, côté tahitien. Un texte de prose poétique, intime et douloureux, que rythment des grappes de verbes, d’adjectifs, de synonymes, comme si un mot seul ne suffisait jamais à rendre la nuance de la parole. Mariant sans vergogne le tahitien au français, ce texte déploie une langue singulière, chahutée par l’oralité, oublieuse de la ponctuation, foisonnante de néologismes.






Stefan Mani


« Heureux celui qui a des cadavres pour amis et des fantômes pour ennemis. »

Romancier islandais ténêbreux, Stefan Mani puise son inspiration « dans les forêts du côté obscur de la vie » et joue avec les trajectoires de ses protagonistes à la manière des films de Robert Altman dans lesquels les histoires individuelles finissent toujours par se croiser et se rejoindre.

Stefan Mani a grandi à Ólafsvík, un petit village de pêcheurs sur la côte ouest de l’Islande, il quitte l’école très tôt et devient lui aussi pêcheur. Sa jeunesse est alors rythmée par le travail, la dure vie de la mer, l’alcool et les ennuis. C’est dans un de ses moments les plus sombres et les plus désespérés, lorsqu’il perd son travail et se rend compte que tous ses amis sont en prison qu’il commence à écrire des histoires. À l’automne 1996, il déménage à Reykjavík pour y publier son premier roman, il passe un accord avec une petite imprimerie et investit la totalité de ses économies pour faire imprimer 300 exemplaires de son livre qu’il vendra dans les bars et les cafés. Deux mois plus tard, plus d’exemplaires et plus d’argent, retour en enfer, il reprend un boulot de plongeur mais continue à écrire pour faire perdurer le rêve…

Seize ans et neuf livres plus tard, Stefan Mani présente son premier roman traduit en français Noir océan (Gallimard), paru sous le titre Skipið (Le vaisseau) en 2006. Il y raconte l’histoire des neuf membres de l’équipage du cargo Per qui quitte son port d’attache islandais pour rallier le Surinam. Les membres du bateau ignorent les secrets, plus ou moins terribles, que tous emportent dans leurs bagages pour cette traversée… Ce livre a reçu en 2007 le Prix de la Goutte de Sang, qui, en Islande, récompense le meilleur roman policier ou thriller. Désormais figure incontournable du polar, il revient en 2012 avec Noir Karma, fruit d’une longue enquête sur la pègre qui sévit dans les bas-fonds de Reykjavik. Une chose est sûre, après Noir Karma, impossible de regarder l’Islande comme avant !






Dany Laferrière


Windsor Klébert Laferrière est un intellectuel, écrivain, et scénariste Canadien vivant au Canada à Montréal. Son écriture privilégie le style autobiographique. Il a reçu le Prix Médicis 2009 pour son roman L’Énigme du retour.

Né à Port-au-Prince le 13 avril 1953, Dany Laferrière passe son enfance à Petit-Goâve avec sa grand-mère, Da (un des personnages marquants de son œuvre), où sa mère, Marie Nelson, l’envoie vers l’âge de quatre ans par crainte qu’il ne subisse des représailles de la part du régime de François Duvalier (Papa Doc), en raison des idées politiques de son père, Windsor Klébert Laferrière (maire de Port-au-Prince, puis sous-secrétaire d’État au Commerce et à l’Industrie), alors en exil.

À onze ans, il retourne vivre avec sa mère à Port-au-Prince, où il fait ses études secondaires. Il devient ensuite chroniqueur culturel à l’hebdomadaire Le Petit Samedi Soir et à Radio Haïti-Inter. Le 1er juin 1976, son ami journaliste Gasner Raymond, alors âgé de vingt-trois ans comme lui, est assassiné par les Tontons Macoute. À la suite de cet événement, craignant d’être « sur la liste », il quitte de manière précipitée Haïti pour Montréal, n’informant personne, à l’exception de sa mère, de son départ. En 1979, il retourne pendant six mois à Port-au-Prince et y rencontre Maggie, sa conjointe avec qui il a eu trois filles – la première (Melissa) est née à Manhattan, où vivait alors Maggie, les deux autres (Sarah et Alexandra) sont nées à Montréal.

Lors de son arrivée à Montréal en juin 1976, il habite rue Saint-Denis et travaille entre autres dans des usines, jusqu’en novembre 1985, date à laquelle est publié pour la première fois un de ses romans, intitulé Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer, qui lui donne une visibilité immédiate dans les médias et qui sera adapté pour le cinéma par Jacques W. Benoît en 1989, en plus d’être traduit en de nombreuses langues. Par la suite, il travaille pour diverses stations de télévision en tant que chroniqueur, ainsi qu’en tant qu’annonceur météo, tout en continuant son activité d’écriture à saveur autobiographique.

À partir de 1990, il vit à Miami avec sa famille en poursuivant son travail d’écriture, puis il se réinstalle à Montréal en 2002. À l’été 2007, il propose une chronique matinale sur Radio Canada (vers 8h15). Il est maintenant chroniqueur à l’émission de Marie-France Bazzo, Bazzo.tv, où il occupe le poste d’éditorialiste. Le mercredi 4 novembre 2009, il reçoit le Prix Médicis pour L’Énigme du retour.

La Ferrière se trouvait en Haïti lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Son épouse a reçu un courriel de l’écrivain affirmant qu’il était sain et sauf 1. Il est rentré à Montréal où le 17 janvier il était honoré en étant nommé la Personnalité de l’année 2009 au Gala Excellence La Presse Radio-Canada2.

Son ouvrage Tout bouge autour de moi (Mémoire d’encrier, 2010) est un vibrant témoignage autour du séisme du 12 janvier 2010 qui a détruit Haïti. L’auteur retrace les principaux moments du désastre : textes brefs, portraits, informations, impressions, projections. Cette tragédie est restituée avec force et générosité. Dany Laferrière livre en des touches discrètes ses émotions, ses sentiments et ses pensées, dans cette poignante chronique.

Dany Laferrière publie aujourd’hui Chronique de la dérive douce : « Si L’Énigme du retour est le roman du retour au pays natal, Chroniques de la dérive douce est bien celui de l’arrivée dans une nouvelle ville, une nouvelle vie. C’était en 1976, j’avais 23 ans et je venais tout juste de quitter « une dictature tropicale en folie » Dans ce roman dont le titre fait écho à celui d’un film consacré par Pedro Ruiz à l’écrivain en 2009 : La dérive douce d’un enfant de petit-goâve (2009), il raconte les joies secrètes du jeune exilé à Montréal : « les femmes, le vin, la lecture dans la baignoire ». Cette histoire, Dany Laferrière se la réapproprie en 2012, dans son roman Chronique de la dérive douce, il revient sur son arrivée à Montréal tout juste âgé 23 ans …






Claire Fourier


Diplômée d’Histoire et de l’Ecole Nationale Supérieure des Bibliothèques, Claire Fourier a été professeur de Lettres et bibliothécaire. Une existence itinérante la prive de son métier, elle se consacre alors à l’écriture. Claire Fourier a emprunté son nom de plume à Charles Fourier pour l’amour de la fantaisie, du sourire et pour la théorie de « l’attraction passionnée » développée par l’utopiste.

En 1987, elle montre le manuscrit en cours de Ce que dit le vent d’Ouest à Maurice Blanchot qui exprime aussitôt son bonheur de lire le texte dans ce qu’il a de libre et range l’auteur aux côtés de Louise Labé et de Madame de Sévigné. Mais elle attendra neuf ans pour publier Métro Ciel qui enthousiasme Hubert Nyssen. Elle a été encouragée dans l’écriture aussi par Henri Pollès, Charles Juliet. Pierre Sipriot dira que Métro Ciel lui a rendu le goût de la littérature et de la vie et que La Trace est le cogito de la sensibilité. Jean Markale disait reconnaître dans Comme en passant la veine celtique et surréaliste de Joyce, celle qui fait passer une vie dans une page et ouvre sur le rêve le moment plus ordinaire. Bernard Noël a écrit qu’elle a inventé un nouveau genre : la sensualité verbale.

Les livres de Claire Fourier, marqués par le goût du discontinu et du digressif, nouent l’introspection à la narration dans un souci de rigueur poétique ; ils entrent difficilement dans un genre défini, c’est pour la commodité qu’il faut les appeler tantôt romans, récits, essais, poèmes, haïku. Qu’est-ce que je cherche à dire ? L’état central fluctuant qui est le nôtre, les idées folles, les idées sages qui nous assaillent et nous déstabilisent, l’impermanence permanente, les besoins profonds sous les désirs passagers, les ricochets de l’âme sur l’eau du temps.

Claire Fourier a été récompensée par le Prix Bretagne 2012.






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